Le Floréal, mon amour...

Je viens de retrouver une vidéo de mon cheval, Anglo-Arabe de 17 ans, 1m70 au garrot (!!), décédé en janvier dernier d'une collique (très certainement avec torsion)...
Petit coup de spleen et envie de partager avec vous ce souvenir, un peu nostalgique d'un amour parti trop tôt, trop vite...

Voici un petit résumé de notre histoire :

Octobre 2006 :
Je lis une petite annonce dans le journal "cherche cavalier(e) pour monter et travailler cheval gentil". J'appelle, je rencontre le dadou, le monte... un ange : Le Floréal. Se met en place une dp (au black), je le monte tous les week-ends.

Juin 2007 :
Sa proprio me dit qu'elle n'a plus le temps de le monter, qu'elle veut de la place sur son terrain pour prendre un 2ème poney pour ses enfants, elle me le donne !! Je dis oui ! Mon premier cheval rien qu'à moi !
Il part vivre au pré, avec Una et notre histoire continue.

Dimanche 27 janvier 2008 :
Ma fille trotte en balade sur son dos, moi en main, mon fils sur Una. Que du boheur ! Je demande à ma fille si elle veut galoper, elle hésite... mais elle a un peu peur (il est grand tout de même !!) et me dit qu'elle galopera la prochaine fois.... il n'y aura jamais de prochaine fois...

Lundi 28 janvier 2008 :
11h30 : j'attends mes enfants devant l'école, le téléphone sonne : François, le propriétaire de mon pré me dit que mon cheval est couché (depuis minimum 9h du matin d'après la voisine qui n'a pas paniqué tout de suite) et ne se relève plus.
Je suis coincée avec les enfants qui doivent déjeuner... Je fais manger tout le monde et passe mon midi à essayer de joindre un véto : je les ai tous appellé... pas un seul avant 14h !
J'embarque les enfants, j'arrive au pré à 13h. Mon cheval est couché en vache, a l'air épuisé. Il se regarde les flancs, transpire, a de la fièvre...
Mon coloc arrive, comme d'habitude (le lundi est son jour de congé) et se met à flipper en voyant ma voiture devant le pré : je ne dois pas être ici ce jour là et il le sait...
On réconforte mon cheval comme on peut, il a eu une piqûre de Calmagine et je lui masse le ventre, en rond, sans cesse... Mais qu'est-ce qu'il fout ce véto ?!!!!
14h25 : (quand même !) le véto arrive. Il n'a pas beaucoup d'espoir... Cocktail intraveineux et prise de sang, il repart.
16h : après plusieures tentatives pour le remettre debout sans succès, je m'éloigne pour aller lui chercher une couverture... et il se lève... pour me suivre !! Je suis soulagée, c'est un bon progrès. Y'a plus qu'à le faire marcher. Mais sans succès, il est tout tremblant sur ses jambes... mais il est debout !! Je reprends espoir...
16h45 : je suis obligée de quitter le pré, la mort dans l'âme... Mon coloc reste auprès de lui...
J'embrasse mon cheval et lui demande de s'accrocher, je reviens vite, je suis là dans 1h, maxi...
Je regagne ma voiture, j'appelle mon mari pour qu'il rentre plus tôt prendre les enfants en charge. Le véto arrive : "J'ai les résultats, je ne suis pas optimiste..." Je lui explose littérallement à la figure : "Pas optimiste, que dalle ! Mon cheval il est debout ! Debout ! Je reviens dans 1 heure, vous ne décidez RIEN sans moi !" Le véto ne me crois pas et va lui-même dans le pré : oui, il est debout... et il marche ! Les garçons en profitent pour le ramener sous l'abri, en prévision de la nuit... Mon Dieu.. il marche !
17h : j'arrive chez moi, j'appelle mon coloc : le véto l'a perfusé, ça se stabilise, ni mieux, ni pire...
Je prépare un gros sac pour passer la nuit auprès de lui : couvertures, duvets, lampe de poche, bouteille de coca (lol ! j'bois pas de café ! lol), des carottes...
17h30 : le véto m'appelle, me dit qu'il est stable. Il me donne les consignes pour la nuit : changer les perfs, le garder au chaud... On convient de s'appeler le lendemain vers 7h pour faire un point sur sa nuit.
17h40 : mon coloc m'appelle, il vient de rappeller le véto qui fait demi-tour : mon cheval est tombé, respire en spasmes...
17h43 : le véto me téléphone : "Je suis désolé, je fais ce qu'il faut..."
Je raccroche... je hurle...
17h50 : mon mari est rentré, je fonce dans ma voiture, dirrection le pré : j'entends Amel Bent à la radio "Tu n'es plus là"... Pu**** de chanson, je ne voyais plus la route...
18h : j'arrive au pré... il fait nuit, je suis toute seule... mon cheval couché en travers de l'abri, moitié dedans, moitié dehors... c'est fini... je n'ai pas pu repartir avant 21h30... impossible de le quitter, de réaliser... j'ai fini par partir quand je ne sentais plus mes doigts (mois de janvier), au bout de 3h30 à chercher à comprendre...

Je garde de lui beaucoup de bons moments, une extrême gentillesse et l'envie de ne plus interrompre ma "vie de cavalière", trop souvent mise de côté (boulot, grossesses...).
Merci Mon Flo pour ce que tu m'as apporté...

Voilà, désolée pour ce feed back un peu spleen, mais je ne l'avais jamais raconter encore et ça me fait du bien, de poser mon histoire ici, parmis vous.

Voici la petite vidéo que j'ai retrouvé. Vous reconnaitrez Una (l'islandaise pie alzane) et vous pourrez voir Tofano (l'hongre de 28 piges qui se prends pour un entier ! mdr) et Coquette (jument grise assez farouche), qui sont les actuels copains de ma Lys !! La vie continue...

http://fr.youtube.com/watch?v=9qP9ObGpmac

Bon en effet un gros coup de deprime ce soir

très beau cheval

il y a des choses avec les chevaux qu'on ne comprendra jamais

mais ça fait du bien d'en parler

si tu veux en parler ou avoir main forte

zazou273@hotmail.fr

gros bisou MaLys

courage poulette

MaLys ta réussis à me faire pousser ma petite larme! Autant les humains je m'en "fou" autant les chevaux.... Un trés beau cheval!

C'est horrible de vivre ça, mais je pense que le véto a fait ce qu'il devait, il était inutile de le laisser souffrir si c'était sans espoir...

C'est vrai qu'il était très beau et que c'est trop jeune pour qu'il soit parti, mais cela arrives...

Chez mes parents on a du euthanasier deux jument (vraies soeurs) à deux ans d'intervalles, le cancer des gris...
L'une avait une tumeur sur la trachée, on l'a gardée le plus possible mais un jour en se roulant elle se frottait l'encolure et l'étendait pour savoir respirer, j'ai dit à mon père qu'il était temps car c'était inopérable... elle avait 10 ans...
Deux ans après c'est sa soeur (14 ans) qui a commencer a ne plus vouloir qu'on la sangle, devenait dangereuse... résultat de l'échographie et des examens : cancer quelque part dans les ovaires, intestincs... elle est partie aussi....

Et entre les deux c'est leur mère qui a été euthanasiée mais à 34 ans car elle perdait ses dents et ne savait plus manger, mais là c'est du à son grand âge, ce qui est somme toute normal ....

Mais dans une intervalle de temps assez court il ont perdu trois chevaux, il ne leur restait plus que Faro...

Vous êtes toutes mignonnes ! Merci pour votre soutien.
Maintenant la douleur est apaisée, j'en parle sans difficulté au quotidien...
Y'a juste des dates un peu "coups de blues", comme son annif', l'annif' de sa mort, sa date d'arrivée au pré...
Le coup de bambou, c'est de retomber sur cette vidéo... Pan ! Dans la face ! Je ne me rappellais plus qu'elle était sur cette cassette...
Nostalgie imprévue.... pas vu venir !! lol
Mais ça va, j'ai réussi à tourner la page, avec le sourire... et ce n'est plus douloureux, maintenant.

Dire adieu à son cheval dans ses circonstances, ça doit être horrible ..... Une amie a vécu la même chose et j'ai admiré son courage quand elle m'a raconté son histoire.

En tout cas je pense très fort à tous ces cavaliers et propriétaires qui ont vu mourir leur cheval si tôt et de cette manière.

Courage à toi .....

Merci.

Que je comprend le vide qui d'habite.....

Le temps efface les blessures...